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Message de la greffière

Message de la greffière aux gestionnaires dans le cadre du colloque de la Communauté nationale des gestionnaires.

Transcription vidéo

Date: 28 septembre, 2022

Durée: 00:19:29


Janice Charette: Bonjour tout le monde. 

Je m’adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anichinaabé. Vous le connaissez peut-être sous le nom d’Ottawa. Où que vous soyez aujourd’hui, je vous encourage à penser aux peuples autochtones qui considèrent ces terres comme leurs terres natales et qui ont agi ou qui agissent comme gardiens des territoires où nous sommes établis et où nous faisons carrière.

Je suis reconnaissante à la Communauté nationale des gestionnaires et à l’École de la fonction publique du Canada d’avoir organisé ce colloque et de nous avoir tous réunis. Le travail qu’ils font en coulisse pour soutenir les fonctionnaires est absolument remarquable et fort apprécié. Je leur dis donc un grand merci!

Vous savez, si je devais choisir un mot pour décrire la dernière année, ce serait le mot « incertitude ». On dirait que chaque fois qu’une crise est maitrisée, une autre nous attend au tournant.

Je suis tellement fière de la façon dont les fonctionnaires et en particulier les gestionnaires, ont répondu tout au long de la pandémie. Dans les moments difficiles, vous étiez la force stable et fiable dont vos équipes avaient besoin, la haute direction et la population canadienne.  

Si vous ne retenez qu’une seule chose de mes propos aujourd’hui, j’espère que ce sera mes remerciements pour tout ce que vous avez fait et aussi pour la manière dont vous l’avez fait. Pour vous être mis au service de la population et avoir fait du Canada le meilleur endroit du monde où vivre et élever une famille. Et, peut-être par-dessus tout, pour avoir épaulé vos équipes et les avoir aidées à traverser cette longue période d’incertitude et de défis inattendus.

Une grande partie du succès et des réalisations de la fonction publique au cours de la dernière année est attribuable aux gestionnaires. Vous êtes vraiment au cœur de tous nos efforts. Que ce soit en réponse à la pandémie, aux inondations et aux feux de forêt dans l’Ouest canadien, aux crises en Afghanistan et en Ukraine, au budget de 2021 et de 2022, ou aux convois et l’occupation d’Ottawa – c’est une telle liste. Vous avez fait face à bien des choses ensemble dans un contexte de gouvernance qui est à peu près aussi complexe que tout ce que j’ai vu dans ma carrière. 

L’un des plus grands défis que nous avons vu naitre après la COVID-19 est le retour soudain aux volumes d’avant la pandémie, ce qui a eu une incidence marquée sur les activités de prestation de services. Cette situation s’est manifestée de plusieurs façons, mais peut-être surtout par des temps d’attente importants dans les aéroports et par des retards considérables dans le traitement des demandes de passeport et d’immigration. Ces défis en matière de prestation de services feront inévitablement partie de notre transition vers un monde postpandémique, mais nous devons et nous pouvons offrir à la population une meilleure expérience de service. Notre crédibilité en dépend. Les Canadiens doivent avoir confiance en leur fonction publique, et nous devons gagner cette confiance au quotidien.

Je suis consciente par ailleurs que, malgré mon enthousiasme envers l’ensemble de vos réalisations et votre dévouement, la rapidité du changement, le volume de travail et la pression exercée pour obtenir des résultats ont été considérables. Certes, les réalisations et leurs succès de l’année dernière sont remarquables, mais elles constituent également une longue liste de choses importantes et difficiles. Et faire des choses difficiles tout en générant des personnes pendant plus de deux années de pandémie mondiale, c’est une tâche ardue. 

Je crois qu’il est important de le souligner. Mais, ce qui arrive dans un contexte de gouvernance difficile et plein d’incertitudes : il faut composer avec l’entente de plein avantage et plus vite.

Le leadership, c’est ce que nous faisons dans des circonstances avec lesquelles nous devons composer, et j’ai été impressionnée par le leadership que j’ai observé à tous les échelons de la fonction publique pendant la dernière année. Il y a une phrase qui résume le mieux l’attitude générale des gestionnaires : c’est « Comment puis‑je aider? ». Cette volonté d’intervenir et de prendre le relai en cas de besoin, ce qui me donne une grande confiance alors que nous entamons la prochaine phase du renouvèlement de la fonction publique et de la transition vers un monde postpandémique. 

Des occasions intéressantes s’offrent à nous pour renouveler notre fonction publique de manière à offrir à la population un service de la plus haute qualité qui soit et à faire en sorte que nous soyons bien placés pour composer avec les changements à venir. 

Je vois trois domaines d’action qui nous permettront de tirer le meilleur parti de ce moment. C’est que je vais vous parler maintenant.

Le premier, c’est l’occasion exceptionnelle qui nous est offerte de définir nos nouveaux milieux de travail au sein de la fonction publique.

J’ai l’intime conviction que la formule hybride est la voie de l’avenir pour le travail de bureau du gouvernement. 

À mon avis, si les fonctionnaires ont pu réagir rapidement à la pandémie, c’est en partie parce qu’ils ont puisé dans la vaste réserve de compétences, de relations et de confiance qu’ils ont bâti au fil de nombreuses années de travail en personne. Cette réserve s’est épuisée au cours des années de pandémie, car des gens ont quitté la fonction publique ou ont déménagé entre des ministères ou des postes et de nouveaux employés ont été embauchés sans jamais avoir rencontré leurs collègues en personne. 

Maintenant qu’il est possible de revenir au bureau en toute sécurité, nous devons réinvestir dans la consolidation d’équipe et la collaboration afin de rétablir ces relations et rebâtir cette confiance entres nos collègues, nos clients et la population. En quoi cela consiste-t-il donc? 

Il s’agit d’un modèle hybride qui est clair et flexible, qui reconnait la nature et les exigences uniques de chaque ministère et organisme et qui adopte et met en balance les meilleurs aspects de la présence au bureau et les avantages du télétravail.

Est-ce que tout se passe au bureau? Non. Est-ce que tout se passe à distance? Non. Alors, de quoi s’agit-il? C’est un mélange des deux, et il doit être concocté par vous et vos équipes. 

Je sais que tout au long de l’été et de l’automne, bon nombre d’entre vous ont mis à l’essai et peaufiné divers modèles de travail hybride. Bien que chaque ministère et organisme se trouve à une étape différente du parcours, je pense que beaucoup ont déjà défini leurs modèles et demandé aux employés de s’adapter en conséquence.

La phase suivante de la mise en œuvre, qui sera probablement la plus difficile, à placer les gestionnaires en première ligne. Vous êtes chargés de traduire les directives des hauts responsables en solutions concrètes. C’est vous qui répondez aux questions de vos équipes et qui, dans certains cas, devez prendre des décisions difficiles. 

Je sais que ce n’est pas un rôle facile à jouer. Je sais qu’il y aura des pépins. Je comprends que de nombreux employés ont réorganisé leur vie pour travailler à distance et qu’ils se sentent plus productifs à la maison. Il se peut même que vos employés vous résistent. On s’y attend en partie. 

En fin de compte, nous devons aborder cette question avec bon sens et souplesse et empathie. Est-il logique que les gens viennent au bureau pour s’assoir devant un écran d’ordinateur et passer toute la journée sur des appels Microsoft Teams? Absolument pas.

Nous devons être déterminés quant à la raison pour laquelle nous faisons venir des gens au bureau. Cela peut signifier que le travail à domicile est réservé aux tâches indépendantes qui exigent plus de calme et de concentration. Et que le bureau devient un lieu pour des tâches collaboratives, comme les séances de remue-méninges, brainstorming, ou peut-être pour les réunions d’équipes ou les sessions de collaboration. 

Je vous invite à continuer de discuter régulièrement avec vos employés de ce que nous pouvons faire pour optimiser les avantages et réduire au minimum les pertes occasionnées par cette nouvelle façon de travailler. Je ne saurais trop insister sur l’importance d’une communication ouverte, continue et fréquente avec vos équipes. La mise au point de nos modèles de travail hybrides sera un effort d’équipe à long terme, et vos commentaires nous sont d’une valeur inestimable.

Le deuxième domaine d’action qui, selon moi, nous permettra de mieux nous positionner face aux défis futurs, c’est notre travail continu pour lutter contre le racisme envers les Noirs et la discrimination à l’égard des employés noirs et racisés, ainsi que des personnes en situation de handicap et des employés autochtones. Le milieu de travail de demain que nous bâtissons doit favoriser la diversité et l’inclusion et réduire les obstacles à l’accessibilité.

Ensemble, nous avons fait de grands progrès. 

L’Appel à l’action en faveur de la lutte contre le racisme, de l’équité et de l’inclusion, qui a été lancé en 2020, a inspiré des efforts et stimulé le changement dans l’ensemble de la fonction publique. Les ministères ne se contentent pas de nommer un plus grand nombre d’employés autochtones, noirs et issus d’autres groupes raciaux à des postes de direction. Ils forment aussi les gens à cerner et à éliminer les obstacles systémiques.

Il ne suffit pas de ne pas être racistes. En tant qu’institution, nous devons être antiracistes. 

Par ailleurs, les ministères recherchent davantage d’outils et de services d’accessibilité pour les employés en situation de handicap, afin que ces personnes soient équipées pour mieux faire leur travail et qu’elles puissent participer pleinement à tous les évènements et à toutes les réunions.

L’an dernier, les tout premiers Prix de la Fierté à la fonction publique ont été lancés pour récompenser les fonctionnaires qui ont contribué à créer des milieux de travail plus inclusifs pour les employés qui s’identifient comme bispirituels, lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, queer, intersexués, ou comme membres de communautés sexuelles et de genre diverses. 

Nous sommes sur la bonne voie, mais il faut faire davantage et plus vite. Nos employés et la population exigent davantage de nous : plus d’action, moins de paroles. 

Cet aspect revêt une importance particulière dans le cadre de vos plans de retour sur les lieux de travail. D’après les sondages, nos employés noirs, racisés et autochtones, ainsi que les employés en situation de handicap, affirment que le travail à domicile réduit l’impact qu’ils ressentent du racisme et des microagressions. Veuillez tenir compte de ces éléments de diversité et d’inclusion dans vos plans de retour sur les lieux de travail et invitez les réseaux d’employés à participer à votre mobilisation.

Tout le monde a un rôle à jouer dans la création d’un environnement de travail plus inclusif. Néanmoins, les gestionnaires responsables de l’embauche sont particulièrement bien placés pour donner vie à cette idée. Vous êtes l’« action » dans l’Appel à l’action!

Continuez de prendre note des personnes qui font partie de votre équipe et des voix qui ne s’expriment pas ou qui manquent à la table. Continuez de favoriser un environnement où chaque personne se sent incluse et à l’aise de venir travailler. Et indiquez à votre équipe de la haute direction où vous voyez des obstacles et des défis, et comment nous pouvons vous outiller au mieux pour faire ce travail important.

Nous ne pouvons pas perdre de vue notre objectif. Il s’agit d’une action continue pour nous transformer à long terme. Ce n’est pas seulement la bonne chose à faire pour nos gens; c’est l’un des éléments clés pour concevoir et offrir de meilleurs programmes, services et politiques à la population canadienne.

Cela m’amène au troisième et dernier domaine d’action : notre manière de recruter et de fidéliser les talents.

La fonction publique, comme tous les employeurs, souhaite attirer et embaucher les meilleures personnes qui soient. Il nous faut toutefois composer avec un marché du travail concurrentiel, surtout dans les régions. C’est une chose qui a changé bien dans les années précédentes. Nous avons actuellement un taux de postes vacants de 4,9 % en hausse par rapport à 3,1 % au début de 2020.

Nous devons adopter une approche de recrutement plus affirmée et plus rapide qui détermine les compétences et l’expérience qu’il nous faut pour aujourd’hui mais aussi pour demain. Il s’agit par exemple de recruter activement afin de respecter notre engagement d’embaucher 5 000 personnes en situation de handicap d’ici 2025.

J’incite les gestionnaires à aborder la question de manière réfléchie et créative.

Attirez-vous et fidélisez-vous les personnes qui apportent une valeur ajoutée à vos équipes.

Recrutez-vous des gens qui contribuent à la réalisation de nos priorités en matière de diversité.

Surtout, prenez-vous des mesures pour garantir que tous vos employés sont pleinement intégrés dans votre organisation et qu’ils ont la possibilité d’être eux-mêmes et de réaliser leur plein potentiel. 

Réfléchissez à ce qui distingue la fonction publique des autres employeurs. Je suis convaincue que les nouvelles recrues seront séduites par la possibilité que nous leur offrons de servir leur pays et de changer les choses dans la vie de la population. 

Pour recruter des talents, nous devons continuer de mettre en avant cet avantage comparatif. Pour les fidéliser, nous devons continuer de favoriser des milieux de travail flexibles, sûrs, inclusifs et gratifiants.

Collectivement, en tant que Canadiens et fonctionnaires, nous avons relevé de nombreux défis cette année. Je suis si fière de tout ce qui a été accompli. Aussi, je m’engage à collaborer avec vous pour tirer parti de ces réalisations alors que nous passons à une ère postpandémique.

Il est clair pour moi, en regardant vers l’avenir, que la fonction publique doit continuer de tirer parti des leçons apprises au cours de deux dernières années et l’année précédente, afin de respecter les priorités du gouvernement et d’être prête à soutenir la population, peu importe ce qui suivra.

L’avenir est peut-être incertain. Les attentes sont peut-être élevées. Mais nous sommes dans le même bateau. Et nous allons trouver une solution ensemble. 

Le travail gouvernemental est un travail d’équipe. Je suis persuadée qu’en tant qu’équipe, nous pouvons tracer et tracerons une nouvelle voie pour la fonction publique. Une voie qui allie le meilleur de nos traditions et les approches naissantes, afin que nous puissions offrir les meilleurs résultats à la population canadienne.

Merci. Merci encore pour tout ce que vous faites et merci de participer à cette aventure avec moi. Profitez bien du colloque!

Merci. Thank-you. Meegwetch.

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